Fruit de deux ans de recherche, l’exposition Histoires abymées de Wartin Pantois illustre ses histoires trouées par la disparition, ces absences dont les brèches laissent entrevoir d’autres espaces et d’autres temps, telles des fenêtres ouvertes sur un ailleurs. Son travail transforme, voire abolit, la perspective des images, tout en leur donnant une nouvelle profondeur. Avec ses œuvres en abyme, Wartin Pantois reconstruit la narrativité des photographies d’archives qu’il assemble. Les œuvres ainsi composées rappellent qu’elles sont elles-mêmes des artefacts et des constructions, à l’image de nos souvenirs incertains…
Les silhouettes en brèches de Wartin Pantois permettent la mise en œuvres des dialectiques de la présence et de l’absence, de l’ici et de l’ailleurs, de l’instant vécu et d’un autre temps, du visible et de l’invisible. De fines lignes les séparent. Le sillon de la découpe faite par l’artiste est une frontière entre ces mondes qui pourtant cohabitent.
Pour réaliser Histoires abymées, Wartin Pantois a procédé à une véritable archéologie de l’image à travers livres d’histoire et de photographies. Plus de 7 500 pages ont été parcourues, 2 000 personnages ont été exhumés de leur image d’origine et près de 375 scènes inédites ont été sélectionnées et photographiées par l’artiste.
Pour leur redonner une nouvelle matérialité, les scènes documentées ont été imprimées sur de grandes feuilles de papier et disposées au mur dans un ordonnancement équivoque, à la manière de l’Atlas mnémosyne de Warburg.
Cette réflexion sur les batailles mémorielles, qu’elles soient collectives ou plus intimes, à partir de la photographie d’archives s’inscrit dans le cadre du mois de la photographie soit VD’CLIC Les rendez-vous de la photographie de Val-d’Or.