Cette exposition évoque une relation au corps, à la biologie du corps, à ses composantes microscopiques, aux cellules, aux bactéries, aux micro-organismes qui évoluent en nous. Ces références soulèvent, entre autres choses, des questions sur l’unité de l’identité. Ayant porté pendant de nombreuses années un virus potentiellement mortel qui vivait dans chacune de mes cellules, j’ai subi de violents traitements anti-viraux qui m’ont fait voir mon corps comme un véritable champ de bataille ou un théâtre de guerre. Il m’est devenu apparent que je ne contrôlais pas ce qui se passait en moi, que ma volonté et ma conscience se limitaient à une partie seulement de mon enveloppe corporelle et qu’un combat se livrait à l’intérieur de moi sans que je puisse agir consciemment pour prendre part à ce combat. Les questions «qui suis-je? » ou « que suis-je? » ont alors fait partie de mon quotidien.