Plus de sept millions d’enfants sont nés par fécondation in vitro depuis le premier « bébé-éprouvette » il y a 45 ans. La culture populaire donne l’impression que chaque essai de cette biotechnologie mène à un succès. Au Québec, des vedettes telles que Céline Dion et Julie Snyder sont devenues des modèles du triomphe de la fécondation in vitro. Pourtant, le taux de réussite mondial ne s’élève qu’à 27%. LET’S GET YOU PREGNANT! Quand la fécondation in vitro échoue dévoile l’expérience de l’échec de la fécondation in vitro dans le cadre de systèmes sociaux, politiques et médicaux qui placent la maternité au premier plan de la vie des femmes. Une installation sonore et muséale crée une conversation inédite entre 28 participantes, l’artiste incluse, qui ont suivi des traitements infructueux de fécondation in vitro et qui ne sont pas devenues mères.
Avec un cercle de chaises arrangé en scène domestique, la première salle devient un site de conscientisation. À partir de questions sur l’identité, sur le corps, sur le système médical et sur l’échec, des participantes transmettent par leur parole les contradictions propres aux expériences de fécondation in vitro échouée. Dans la deuxième salle, des artéfacts de traitements de 16 des 28 participantes sont présentés : fioles, seringues, documents médicaux, bottines de bébé, images d’embryons perdus, etc. Cette exposition invite le public à entrer dans l’intimité de ces femmes et à interroger les rapports entre science, rôles sociaux et procréation.
Avec la participation d’Aconia, Andréa, Anna, Arlene, Brigitte, Cristina, Delphine, Doha, Eliane, Emilie, Eve, Geneviève, Isobel, Julie, Linda, Lindsay, Lolo, Magalie, Marie-Eve, Marie-Hélène, Mica, Myrianne, Nicole, Princessmeg, Sylann, Térésa et Thalie.
La pratique transdisciplinaire de Heidi Barkun s’articule autour de l’expérience de la maladie, de l’infertilité, de l’identité et de l’échec. Sa démarche est conceptuelle et intuitive, et emploie une méthodologie autobiographique / autopathographique / autothéorique féministe pour imbriquer les sciences de la santé et les sciences sociales avec sa pratique artistique. Elle accorde une valeur artistique à l’expérience vécue dans les sphères sociale, politique et médicale – et aux artéfacts qui en proviennent – afin de critiquer et de subvertir les conceptions normatives du corps, de la biotechnologie reproductive et de la féminité. En se centrant sur des formes non traditionnelles de production et de transmission du savoir, Heidi cherche à promouvoir les conversations sur ces sujets tabous.