Dominic Lafontaine a créé, à l’aide de l’intelligence artificielle (IA), les œuvres MORRIFAUX. En intégrant des images du style artistique Woodland, il a généré par des engins numériques en Machine Learning et Style GAN, dont Dall-E et Runway ML, une exposition qui explore la notion de style et d’identité dans l’art autochtone à l’ère de l’IA.

Le choix d’aborder le style artistique Woodland, qui a été créé par l’artiste anishinabe Norval Morriseau (1931-2007), mondialement reconnu comme étant le « Picasso du Nord », est en raison de cette esthétique collectivement si reconnaissable par les publics autochtone et allochtone qu’elle semble relever du domaine public. Largement répandus, les contrefaçons et les plagiats du travail des artistes autochtones accentuent la vulnérabilité identitaire des cultures ayant été opprimées au cours de l’histoire contemporaine.

En mars 2023, à la suite d’une longue enquête, des policiers ontariens ont mis à jour trois groupes de faussaires, saisissant plus de 1 200 œuvres frauduleuses imitant le style de Morrisseau inscrit dans l’esthétique Woodland. Ceci constitue le plus grand scandale touchant le marché de l’art au Canada. MORRIFAUX joue avec l’idée de la paternité numérique, d’itérations et de l’art dans le domaine public.

Dominic Lafontaine synthétise sa connaissance de l’histoire de l’art autochtone avec le langage des nouveaux médias, redéfinissant la substance et le vocabulaire esthétique de l’art anishinabe contemporain.

En parallèle à l’exposition MORRIFAUX, l’artiste Dominic Lafontaine présente, dans l’espace du Point Rouge, une série de NFTs – Non Fungible Tokens. Ce sont des œuvres numériques auxquelles sont attachées un certificat d’authenticité numérique, les rendant uniques, non interchangeables et dont l’acquisition s’opère en cryptomonnaie dans un système dit de blockchain, attribuant une traçabilité à vie de l’œuvre à son créateur.