Alors que l’engagement des Internautes contribue à (re)définir les frontières et les limites de l’occupation du cyberespace, émergent d’autres réseaux et d’autres formes d’expression. Tweeter nous offre un accès direct aux acteurs de l’information, aux commentaires, aux détails infinis. C’est à ce carrefour des conversations et des influences que Marc Boutin place son œuvre.
Murmures de la chambre d’écho s’inspire et s’abreuve de la circulation des messages sur la plateforme de média sociaux Tweeter. L’expression « chambre à écho » réfère à la répétition des messages qui partagés et re-partagés et re-re-partagés, mais principalement à l’intérieur d’un réseau de personnes partageant les mêmes idées, les croyances et les mêmes opinions. Les mêmes idées sont alors amplifiées comme dans une boucle de feedback, telle une cage. Grâce à un programme informatique ingénieux, l’œuvre circule d’un compte Tweeter à l’autre en suivant la trace de ses abonnés et des abonnements des abonnés. Message après message, l’algorithme génère des dialogues virtuels inventés. Le texte défile sans fin, s’étend dans l’espace sonore et se laisse saisir par le spectateur curieux.
L’installation Murmures de la chambre d’écho rend poétique et artistique les mécanismes aliénants de la monétisation de nos conversations. Sans filtre, les messages privés sont exposés et s’entrechoquent dans une narration post-humaine.