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L’art web : héritage et perspectives – Une utopie humaine dans la création des machines

Val-d’Or – 27 novembre 2019 – Le Centre d’exposition VOART de Val-d’Or présente, du 6 décembre 2019 au 26 janvier 2020, l’exposition inédite L’art web : héritage et perspectives – une utopie dans la création des machines sous le commissariat de Carmelle Adam et de Jean-Ambroise Vesac, Ph. D. regroupant les artistes Marc Boutin, Dave Gagnon, Valentin Foch avec la collaboration de l’Agence TOPO dont les artistes Michel Lefebvre, Eva Quintas, Joseph Lefèvre, Eric Mattson, Alain Mongeau ainsi que le collectif de la .(Société de conservation du présent) soit Philippe Côté, Alain Bergeron et Jean Dubé.

L’ouverture de l’exposition débute le 6 décembre à 17 h par une conférence intitulée Rétrovision animée par Michel Lefebvre, directeur de TOPO – Laboratoire d’écritures numériques avec Joseph Lefèvre, directeur des résidences à la Société des arts technologiques (SAT), invité par vidéo conférence. La conférence propose un survol de la création interactive dans les années 1980 et 1990 autour de trois projets de la présente exposition : Le Musée Standard, LIQUIDATION – un photoroman aléatoire et PALOMAR, le regardeur actif.

Le vernissage en présence des artistes et collaborateurs aura lieu le vendredi 6 décembre 2019, de 18 h 30 à 20 h. Entrée libre. 

L’art et le web sont-ils conciliables? Comment s’influencent-ils? Quelles sont les premières appropriations du web par les artistes au Québec? L’art web peut être saisi de plusieurs manières. Visuellement : il s’incarne par une esthétique minimale, limitant le nombre de couleurs, préférant la très basse résolution d’image, dans une posture qui révèle et joue des limites technologiques. Techniquement : l’art web détourne les outils de communication et déclare une poïétique dans la programmation. L’informaticien rêve de devenir artiste alors que l’artiste revendique le pouvoir des ingénieurs. Socialement : dans le web, les rôles se chevauchent. Créateur-consommateur, critique-amateur, tous se confondent. La démocratisation de l’expression et la participation ont explosé, proposant un art de tous et pour tous, foisonnant et éphémère. Les œuvres de l’exposition mettent en évidence l’évolution de notre environnement numérique et l’apport critique et esthétique des artistes travaillant à partir de ces nouvelles technologies interactives. À leur façon, elles témoignent de l’héritage humain et utopique que conserve l’art des machines et des réseaux. Une perspective commune semble se dessiner. La possibilité d’une existence sensible en équilibre sur le vertige de l’industrialisation du post-humain.

Depuis 1993, Agence TOPO «occupe l’Internet comme territoire de création et de diffusion d’œuvres » et coproduit et documente des projets d’art web dont des fictions interactives, où la structure et la construction du récit sont non-linéaires. Le lecteur navigue selon ses préférences, sans suivre une ligne imposée. Trois œuvres sont présentées soit LIQUIDATION – un photoroman aléatoire de Michel Lefebvre et Eva Quintas, PALOMAR, le regardeur actif de NeuROM-X, un collectif regroupant Joseph Lefèvre, Eric Mattson, Alain Mongeau, Le Musée Standard de la .(SCP) réalisé par le collectif formé de Philippe Côté, Alain Bergeron et Jean Dubé.

La participation active des internautes à la création de contenu, à la co-construction des savoirs et des inspirations a marqué la révolution du web social. En investissant Wikipédia, l’artiste Dave Gagnon interroge la définition de l’art dans les effets de présence du spectateur et de son expérience simultanée sur les plans physiques et virtuels, en ligne et dans la galerie avec son installation intitulée /<souslasurface>. La population est invitée à révéler leur présence dans cette œuvre numérique en allant sur le site de www.voart.ca sous l’onglet ART WEB (https://voart.ca/art-web).

 Alors que l’engagement des Internautes contribue à (re)définir les frontières et les limites de l’occupation du cyberespace, émergent d’autres réseaux et d’autres formes d’expression. Tweeter nous offre un accès direct aux acteurs de l’information, aux commentaires, aux détails infinis. C’est à ce carrefour des conversations et des influences que Marc Boutin place son œuvre Murmures de la chambre d’écho.

Demain déjà, les intelligences artificielles peupleront et animeront nos réseaux et nos existences. Allons-nous traiter ces agents conversationnels comme des « esclaves »? Avec son installation Je ne suis pas qu’une voix, Valentin Foch propose d’humaniser ces machines en une fiction narrative constituée d’agents conversationnels débattant de leurs droits.

L’exposition est produite par l’ÉCART en collaboration avec Agence TOPO, l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue et VOART.

 

Informations biographiques des artistes et co-commissaires :

Murmures de la chambre d’écho

Artiste | Marc Boutin

La démarche artistique de Marc Boutin consiste à traduire une vision de l’humain dans son rapport à l’autre, à l’environnement. Que ce soit par la création numérique, l’installation vidéo ou la sculpture, il porte un grand intérêt à la relation codée qui peut s’établir entre l’observateur et l’œuvre d’art.

Il a fait ses études à l’Université Concordia en cinéma d’animation et en sculpture. Il est diplômé en cinéma au Cégep Montmorency et détient une attestation d’études en dessin animé.  Artiste sculpteur et vidéaste, ses œuvres ont été présentées lors d’expositions collectives au Québec. Il a réalisé une dizaine de courts-métrages et il a effectué une résidence à la Bande Vidéo de Québec en 2004.  Son travail en vidéo d’animation a été présenté dans plusieurs festivals au Québec, à Vancouver, Taiwan, Tokyo ainsi qu’au Mexique.  Depuis quelques années, il intègre programmation et installation numérique afin de créer des œuvres visuelles dynamiques et interactives telles que le projet « La machine à voyager dans le présent ». En duo avec l’artiste Katia Martel, ils participent à différents projets de recherche et d’expérimentation multidisciplinaire.

 

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Artiste | Dave Gagnon

La démarche artistique de Dave Gagnon lui permet d’explorer au travers divers médiums (installations, projections architecturales, interventions publiques et performance) la relation entre le volontaire et l’involontaire, et de s’interroger sur les limites qui définissent l’art. Son approche se caractérise par la place prépondérante qu’occupe l’être humain au sein même de l’œuvre et met en relief le rapport à autrui. Il crée des espaces en étroite relation avec le spectateur où la perception de sa propre intégrité existe souvent sur des plans distincts mais consécutifs, donnant lieu à des œuvres où les jeux de correspondances visuelles, sonores et interactives sont mis de l’avant.

À titre d’artiste indépendant, son travail fut présenté dans le cadre de Manif d’art et du Mois Multi de Québec, au festival PHOS de Matane, au Musée national des beaux-arts du Québec. Il s’est également produit aux festivals Akousma, Elektra et Mutek de Montréal et Tokyo, en France (Stereolux), en Suède (Intonal), au Portugal (gnration) et en Espagne (LEV) au sein du trio de performance audiovisuelle Falaises. Originaire de Dubuisson (Val-d’Or), il est diplômé du Cegep de l’Abitibi-Témiscamingue en Arts plastiques, puis du Centre National d’Animation et de Design en cinéma à Montréal.

 

Je ne suis pas qu’une voix

Artiste | Valentin Foch

Artiste émergent en arts technologiques, l’approche de Valentin Foch consiste à détourner les objets du quotidien cherchant à humaniser l’artificiel, explorant l’âme des nouvelles technologies, toujours avec une touche humoristique.

Détenteur d’une Licence des Sciences de l’information, de l’Audiovisuel et des Médias Numériques à Valenciennes en France, il a obtenu une Maîtrise en création numérique de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. Il œuvre au Petit Théâtre du Vieux-Noranda en tant que responsable de l’intégration des nouvelles technologies et en recherche et du développement. Il est un des membres fondateur du collectif CrocoDealDunil, œuvrant en VJ-ing et conception d’installations interactives et immersives.

 

TOPO – Laboratoire d’écritures numériques

LIQUIDATION – un photoroman aléatoire

 Artiste | Michel Lefebvre

Michel Lefebvre est un auteur et gestionnaire culturel ayant investi le champ des arts numériques avec une pratique artistique multidisciplinaire et collaborative. Pionnier de la fiction interactive au Québec avec le photoroman plurimédia Liquidation (web, radio et cédérom, 1998), il poursuit l’exploration des nouvelles formes de narrativité en tant que directeur de TOPO, un centre d’artistes de production et de diffusion au carrefour de la littérature, des arts visuels et des médias numériques.

 

Artiste | Eva Quintas

La pratique photographique de Eva Quintas est caractérisée par une ouverture à d’autres disciplines, notamment la littérature et le multimédia, les procédés narratifs et interactifs. Elle a réalisé des expositions photographiques, des projets d’art web, des installations vidéo, ainsi qu’une fiction photographique et littéraire plurimédia avec l’auteur montréalais Michel Lefebvre. À travers une exploration de différentes formes narratives, son travail interroge la construction des identités, des mythologies et des territoires culturels. Elle est également cofondatrice et Vice-présidente du centre d’artistes TOPO.

 

NeuROM-X

PALOMAR, le regardeur actif

 Collectif | Joseph Lefèvre

Artiste en nouveaux médias, il détient une maîtrise en arts visuels (art et ordinateur) et une maîtrise en communication de l’Université du Québec à Montréal. Sa démarche s’articule autour de la réalisation d’œuvres numériques et interactives. Parmi ses nombreux projets, soulignons Le Café de l’abattoir, SIGGRAPH (1992), Il pleut sur le temple, Images du futur (1987), Traces et contrastes, ISEA Montréal (1995). Son projet L’Espace du Chamane a remporté le prix du Jury aux Prix Möbius des multimédia Québec-Canada (2000), Au bord du fleuve /On the Riverside, au cyberart festival de Bilbao, Netart (2004), Sao Paulo. Joseph Lefèvre travaille à la Société des arts technologiques depuis sa fondation en 1995, à titre de Directeur du programme de résidences.

 

Collectif | Eric Mattson

Éric Mattson compte à son actif une série d’animations primées et des installations interactives présentées lors d’événements internationaux tels ISEA, Sydney (1992) et « Machine Culture » à SIGGRAPH, Anaheim (1993). A travaillé avec le Festival du nouveau cinéma, la SAT, MUTEK, Club Transmediale (Berlin). Commissaire en arts, musiques et sons, il accompagne de nombreux artistes des arts numériques et sonores dans l’évolution de leurs démarches en concevant et en produisant des événements et des expositions tant au Québec et au Canada qu’à l’étranger. Ses plus récentes réalisations sont : Sons nomades / Nomadic Sounds, six artistes internationaux, CTM, Berlin, avec la commissaire Nicole Gingras; Territoires, Explorations, cinq artistes, cinq lieux au Québec (2019).

 

Collectif | Alain Mongeau

Docteur en communications de l’Université du Québec à Montréal, Alain Mongeau a enseigné le multimédia en centre de recherche.  En 1995, il prend la direction de la programmation d’ISEA 1995 (International Symposium of Electronic Arts).  Il a également été en charge de la programmation des nouveaux médias au Festival du nouveau cinéma de Montréal de 1997 à 2001. En 2000, il a fondé MUTEK et en assure la direction. C’est un organisme montréalais consacré à l’exploration et à la promotion de la créativité numérique et des musiques électroniques. MUTEK organise également des activités partout dans le monde, dont des événements annuels à Mexico, Barcelone et Tokyo.

 

(Société de conservation du présent)

Musée Standard

 Collectif | Alain Bergeron

Bachelier en communications, Alain Bergeron a comme champs d’intérêt le langage, le mouvement, la logique, la technologie et la science. Débutant en tant que cinéaste et vidéographe,  il se consacre depuis 1983 presque exclu­si­vement à la programmation, remportant en 1985 le prix Pomme d’Or de Apple France pour son logiciel Photo. Il a conçu plusieurs systèmes informatiques pour des artistes tels qu’Alain Thibault, Miguel Raymond, Monty Cantsin, Pierre Zovilé et François Girard. Encore aujourd’hui, il est animé par les mêmes intérêts et conçoit des systèmes informatiques.

 

Collectif | Philippe Côté

Bachelier en philosophie, Philippe Côté utilise la ruse, la parole et la clandestinité comme méthode d’intégration sociale. S’intéressant aux objets de collection, il a tra­vaillé comme libraire en livres anciens. Ayant comme champs d’intérêt princi­paux la lecture et les sciences humaines, depuis 1982, il a travaillé dans le domaine de l’art. Il commence sa carrière par une exposition rétrospective de ses propres œuvres réalisée in absentia au Musée d’art contemporain (Entre la magie et la panique, 1983). Il réalisa une exposition consistant en un récit de voyage (Montréal-Turin / L’effon­drement de Nietzsche, 1984) pour ensuite animer une galerie éphémère avec Jean-Pierre Gagnon (Une vérité sur le secret de Fatima, 1984). Il décède en 2011.

 

Collectif | Jean Dubé

Diplômé en direction artistique d’une école d’art de Montréal, Jean Dubé, a comme champs d’intérêt la libre circulation de l’information, le paradoxe de la dua­lité et le XXe siècle. Travaillant surtout le bidimensionnel encadré, il utilise la photo­graphie, l’écriture, la propagande et l’ordinateur comme médias principaux. Les années 1990 ont été pour lui une période de solitude dans laquelle il a essentiellement écrit et publié quel­­ques livres dont Vouloir de l’art (Paje Éditeur, Montréal, 1991), Gloire (Boréal, Montréal, 1996), Venir après (Éditions Dazibao, coll. Des photographes, Mont­réal, 1999) et Le Fanfaron (Éditions des Glanures, Shawinigan, 2000). Le début du millé­­naire a été entièrement consacré aux médias numériques, d’abord en tant qu’artiste photographe puis en tant que Vice-président au développement du contenu d’iStockphoto.com.

 

Co-commissaire | Carmelle Adam

Historienne et gestionnaire des arts, Carmelle Adam a participé dans le cadre de la Politique d’intégration des arts à l’architecture, à titre d’experte régionale en Abitibi-Témiscamingue (2011 à 2014). Chargée de projet, elle a œuvré dans les secteurs public, privé et municipal pour l’implantation, la mise en valeur et la médiation en art public. Depuis 2008, à titre de directrice artistique et administrative de VOART Centre d’exposition, elle soutient la diffusion d’une programmation annuelle transdisciplinaire en arts et sciences. Sa pratique de commissaire s’appuie sur une approche artistique transdisciplinaire, privilégiant l’art relationnel et l’interactivité, abordant l’art actuel avec la reconnaissance de l’auto-détermination des peuples.

 

Co-commissaire | Jean-Ambroise Vesac, Ph. D.

Sa pratique artistique en art numérique touche la performance audiovisuelle, les installations immersives, interactives et la robotique. Il explore les frontières entre les réalités mixtes. Son travail explore l’hybridation de l’homme et des machines dans des installations immersives et interactives. Vesac est impliqué dans le développement et la reconnaissance des arts numériques au Québec. Il collabore notamment Perte-de-Signal à Montréal et La Chambre Blanche à Québec. Il est professeur en design expérientiel et événementiel de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue.