Radioscopie du dormeur

S’inscrivant aux Rendez-vous de la photographie à Val-d’Or, « Radioscopie du dormeur » est une enquête photographique, post-documentaire sur les comportements humains reliés au sommeil : avant, pendant et après l’endormissement, avec une attention donnée au mouvement des corps, aux sons et aux habitudes sociales dans notre lit. L’abandon des corps et des visages lors du sommeil profond est d’une photogénie troublante. Il est fascinant de découvrir le mimétisme entre certains co-dormeurs (couple, famille, animaux) qui semblent faire de leur sommeil un pas de deux. Lorsque l’endormissement s’installe, c’est une chorégraphie inconsciente qui se déroule sous l’œil des caméras.

C’est donc une totale perte de contrôle de la représentation de soi, seul.e ou avec l’autre, qui nous est dévoilée. Un court-métrage complète l’exposition, représentant en accéléré la vie nocturne de candidats sélectionnés et certains moments filmés en temps réel.

Radioscopie du dormeur — 2021
Durée de 9 min 20 s, musique originale de Myléna Bergeron

Ce court-métrage a été présenté au Festival ManifestO — Rencontres Photographiques de Toulouse — 20e édition et à la 4e édition de LNP (Les Nuits Photo), festival dédié au film photographique, Paris, France en 2022.

Le film a aussi remporté le prix du meilleur «sound and image drive experimental cinema» du KinoDrome : International Motion Picture & Screenplay Festival 2024, Ohio, USA.

Artiste

Caroline Hayeur

Résolument optimiste, marquée par une expérience de terrain depuis le début des années 90, l’artiste montréalaise Caroline Hayeur explore les questions du corps social : convivialité, partage et différences. Sa quête est celle des lieux et des formes de socialisation – amicale, filiale, communautés plurielles – dans la lignée du documentaire et du portrait contemporain. La photographe a développé une capacité d’approcher des inconnu.e.s dans leur environnement intime et de les mettre en confiance dans un dialogue fécond. Elle agit telle une anthropologue visuelle et sa démarche peut être qualifiée d’ethnologie du quotidien. Depuis 2003, l’artiste ajoute à sa pratique les arts médiatiques élargissant ses recherches à l’image animée et la dimension sonore. Le travail de Caroline Hayeur n’en est pas à sa première diffusion dans la région; le public de l’Abitibi-Témiscamingue a pu la voir notamment dans les expositions Humanitas (Ville-Marie 2016), Adoland (Amos 2016) et Abrazo (Amos 2022).